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CHRONIQUE JUDICIAIRE :
JUSTICE ? VOUS AVEZ DIT JUSTICE ??
En RUSSIE la répression s’abat continuellement sur les opposants à la guerre en UKRAINE
L’artiste Russe, Alexandra Skochhilenko 33 ans a été condamnée par un tribunal de Saint-Pétersbourg, le 16 novembre 2023 à 7 ans de camp dans une colonie pénitentiaire, pour avoir collé des étiquettes anti guerre dans un supermarché.
Le tribunal de Saint-Pétersbourg, l’a reconnu coupable de diffusion de fausses nouvelles sur l’armée.
En mars 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie elle s’était rendue dans un supermarché de Saint-Pétersbourg et y avait apposé les cinq étiquettes anti guerre sur les prix de certains produits. Elle écrivait notamment « Poutine nous ment depuis 20 ans » ou encore « le prix de cette guerre, c’est la vie de nos enfants. », elle a dénoncé le bombardement de la ville ukrainienne de
Marioupol.
Elle indiquait notamment sur l’une des étiquettes « mon arrière-grand-père n’a pas participé à la grande guerre patriotique de la Seconde Guerre mondiale, pour que la Russie devienne un État fasciste. ».
Elle invoquait au Tribunal :
« Que toutes les personnes présentes dans cette salle ne souhaitaient qu’une chose la paix » « Tout le monde voit, et sait que vous ne jugez pas une extrémiste Vous ne jugez même pas un activiste politique, vous juger une pacifiste. » a-t-elle lancé à l’audience.
En détention provisoire, depuis avril 2022, sa santé s’est détériorée en prison. Elle a estimé dans une lettre qu’elle représentait « tout ce que le régime de Poutine ne tolère pas : la créativité, le pacifisme, les LGBT, le féminisme, l’humanisme ».
L’organisation Amnesty International a dénoncé un simulacre de procès estimant que cette affaire était devenue « synonyme de l’oppression, absurde et cruelle à laquelle sont confrontés les Russes qui s’opposent ouvertement à la guerre. ».
Le Tribunal n’a rien voulu entendre et à prononcé la peine de 7 années de camp pénitentiaire.
Et pendant ce temps-là, en France…….
Le 13 novembre 2023, un tribunal de la ville de Nantes, condamne un mineur au moment des faits à 35 heures de travaux d’intérêt général, pour avoir traîné un policier au sol dans le cadre d’un refus d’obtempérer !
Le tribunal correctionnel de Nantes devait juger un mineur au moment des faits impliqué dans un refus d’obtempérer survenu le 2 mai dernier à Nantes selon le Figaro ; Ce jour-là, dans les quartiers nord de la ville, il avait percuté et traîné au sol un policier sur « une vingtaine de mètres » alors qu’il était au volant d’une voiture volée, quelques jours avant.
Le conducteur du véhicule volé a pris la fuite lors d’un contrôle dans un dans les quartiers nord de Nantes. « Au moment d’arriver au niveau de la voiture, le conducteur a redémarré subitement. ». Les quatre occupants ont abandonné la voiture après avoir blessé un policier.
Le policier avait été emporté et traîné par la voiture sur une vingtaine de mètres ; transporté au CHU de Nantes, le policier, en était ressorti avec un traumatisme crânien et des points de sutures… Jugé par le tribunal correctionnel de Nantes, le prévenu qui a reconnu les faits et son implication, a été condamné à 35 heures de travaux d’intérêt général…….
C’est dire que les décisions rendues par les tribunaux sont loin de l’idée que l’on peut avoir de la justice et reflètent malheureusement trop souvent une idéologie soit excessivement agressive et intolérable, soit excessivement laxiste, ce qui est tout aussi incompatible avec les valeurs de la démocratie car ce faisant l’une comme l’autre méprise les intérêts des justiciables, qu’ils soient prévenus ou partie civile ;
Ne pourrait-on pas mettre le curseur entre les deux extrêmes ?
Les magistrats sont peut-être soumis à une pression particulière dans certains pays, mais en France ils disposent à l’évidence d’une liberté de décision ;
Et il conviendrait qu’ils puissent honorer leurs missions en rendant des décisions« justes », et moins empreintes d’une idéologie partisane ce qui est trop souvent le cas désormais.
Et c’est ce qui explique aussi, l’absence de confiance des citoyens à l’égard de l’Institution judiciaire.
Les peuples et les nations aspirent à une institution juste et indépendante et qui ne soit pas le bras armé d’un État dictatorial ou la caution morale d’un Etat démissionnaire !
Le chemin sera long si personne ne vient remettre les pendules à l’heure et restaurer dans un cas, comme dans l’autre, les valeurs de la démocratie.
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